Qui est-ce ?

Psychologue clinicienne et anthropologue installée à Montréal, Keira Mecheri est spécialisée dans les troubles de l’adaptation en contexte de solitude. Au cœur de sa démarche se trouve l’étude du lien humain - ce fil invisible qui relie ou sépare les individus de leur monde, des autres et d’eux-mêmes. Ce thème du lien constitue l’objet central de sa recherche clinique et théorique, et trouve sa source dans le terme latin religare, d’où vient le mot religion : relier.

C’est à partir de cette notion fondatrice qu’elle a mené un doctorat en sciences des religions, lui permettant d’explorer la dimension symbolique et existentielle du lien - qu’il s’agisse du lien amoureux, professionnel ou spirituel. En parallèle, son doctorat en psychopathologie (Université Paris-Diderot et Université de Montréal) l’a conduite à étudier la souffrance psychique contemporaine sous l’angle des ruptures du sens et de la perte de repères dans les sociétés modernes.

Son double parcours lui permet de conjuguer la psychologie clinique et l’anthropologie du sens, en situant les troubles de l’adaptation non seulement dans leur dimension individuelle, mais aussi dans les dynamiques sociales, culturelles et politiques qui les façonnent. Elle s’intéresse particulièrement à la manière dont les individus cherchent à se redéfinir, à recréer du sens et du lien dans un monde marqué par la solitude, la fragmentation et l’hyperconnexion.

De cette réflexion est née la Sophiatrie, une approche clinique originale qu’elle a fondée. La Sophiatrie articule la psychologie, les neurosciences sociales et la philosophie antique pour proposer une psychothérapie du soi centrée sur le discernement, la sagesse pratique et la transformation éthique. Elle invite à vivre la psychothérapie comme un processus d’ajustement intérieur et de réconciliation avec le monde - un art de relier dans un temps où le lien devient rare et essentiel.

Keira Mecheri applique également cette réflexion au champ de la psychologie du travail, en accompagnant les organisations dans la construction d’environnements humains plus cohérents et porteurs de sens. Son expérience lui a permis de développer une compréhension fine des dynamiques d’équipe, des mécanismes de coopération et des enjeux identitaires liés au travail. Elle aide les individus et les collectifs à retrouver la cohésion, à dépasser les conflits relationnels et à réinventer des manières de travailler ensemble fondées sur la confiance, l’écoute et la reconnaissance mutuelle.

À travers ses travaux et ses interventions, elle s’intéresse aussi à l’évolution des métiers du soin et de la relation d’aide, qu’elle analyse comme des révélateurs du contexte social et politique dans lequel ils émergent. Son approche met en lumière la dimension éthique et collective du travail thérapeutique, considérant que soigner l’humain, c’est aussi interroger la société qui le façonne.

Son œuvre s’inscrit à la croisée de la psychologie, de la philosophie et des sciences sociales, et propose une voie de compréhension et d’action où la science du psychisme rencontre la quête de sens - individuelle, relationnelle et sociale.

Keira Mecheri étend également sa réflexion au champ de la psychologie du travail, où elle analyse l’évolution des métiers et la manière dont les contextes sociaux, économiques et culturels transforment les identités professionnelles. Son approche met en lumière les tensions entre quête de sens, exigences de performance et besoin d’appartenance, qui traversent aujourd’hui les milieux organisationnels. Forte de cette compréhension, elle accompagne les institutions et les équipes dans la reconstruction du lien professionnel, en favorisant la cohésion, la coopération et l’intelligence collective.-.